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13/02/2020

MADAGASCAR 1947

SLVie COSTIÈRES – CMCAS Languedoc

Vendredi 21 février 18 h 30

Salle Verdier : 222 rue Guy de Maupassant

Cinéma - doc : Madagascar 1947

 

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FAHAVALO : nom des rebelles contre le système colonial « ennemis de la France ». Les derniers témoins évoquent leurs longs mois de résistance dans la forêt.

30 000 morts ? Que garder alors des témoignages des rebelles et des survivants ? Sont-ils dignes de foi ? Des témoignages portés par l’émotion. Des témoignages portés par l’indignation, dont il est souvent impossible de distinguer la réalité de la légende. Ne sont-ils pas classés simplement dans les rumeurs, les fantasmes voire l’ignorance ?

Ignorance des rebelles qui sont pour la plupart, des analphabètes ? Est-on prêt à entendre leur parole.

Se pose clairement la légitimité du Sud à raconter sa propre histoire

Trop loin, une île, une année 1947. La terre rouge de l’île. Pour commencer, on dira que les faits ont réellement existé, que les sagaies ont volé, que les balles ont sifflé, que les cadavres ont jonché la terre. Rire, des rires pour masquer la douleur. Des rires sur l’absurdité de ces lignes cherchant à comprendre pourquoi je devais me justifier pour revendiquer ma mémoire

Protectorat, ce qui arrive à l’indigène n’est que pour son bien d’enfant irresponsable.

Les mots mêmes sont sommés de plier sens au profit de l’envahisseur. Me voici colonisé. Non, il faut dire civilisé !

Me voici massacré. Non Pacifié ! Soumis se prononce intégré. Mort exterminé le suis-je ? Ma langue, ma culture et mes traditions hachées menu : je salue mon passage dans l’ère moderne ! « Qui aime bien châtie bien ! » les colonisés ont été très aimés. Une passion mortelle. Rire encore.

De quoi parlons-nous en fait ? De 1947, mars 1947 et de tout ce qui s’ensuivit. Insurrection contre la colonisation française. L’oppression durant deux ans

                                                    RAHARIMANANA écrivain

La discussion pourra se poursuivre dans la convivialité

Entrée libre. Recette de la boite collecte envoyée aux auteurs du film

 

Tribunes -

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L'Humanité des débats Histoire

Madagascar 1947, un massacre colonial que la France veut occulter

RAHARIMANANA, écrivain

Travail forcé, code de l’indigénat, racisme... à Madagascar, la révolte contre le système colonial éclate le 29 mars 1947. La répression est féroce. Ses traces restent vives dans les mémoires. Un livre et une exposition de l’écrivain Raharimanana et du photographe Pierrot Men les mettent au jour.

 Le 29 mars 1947 éclate à Madagascar une insurrection mal connue encore aujourd’hui. Une terrible répression s’ensuivit. Polémique encore aujourd’hui, 10 000 morts ? 30 000 ? 40 000 ? Mais, selon l’état-major de l’armée française en 1949, 89 000 morts. Le débat n’est pas clos et ne le sera probablement jamais. Faute de comptage dans le massacre. Il va de soi qu’on ne compte pas lorsqu’on tue et lorsqu’on abandonne les cadavres dans les fosses communes. Plus d’un demi-siècle plus tard, outrance du verbe dans les polémiques d’autant plus que l’histoire de l’île après l’indépendance en 1960 ne cesse de connaître des remous et que personne n’ose aborder réellement le sujet. 1947 a profondément divisé la classe politique malgache, qui s’interroge toujours sur le rôle des uns et des autres pendant l’événement, des membres du parti MDRM (Mouvement démocratique pour la rénovation malgache), parti majoritaire de l’époque, ayant connu la torture, l’exécution sommaire, l’exil, les travaux forcés… Un procès a été organisé en 1948 pour tout mettre sur le dos des trois députés malgaches : Ravoahangy, Raseta, Rabemananjara, figures mythiques de la lutte pour l’indépendance. Ces derniers condamnés à mort (Ravoahangy et Raseta, graciés en 1956) ou aux travaux forcés (Rabemananjara), dès lors, le choix des dirigeants au moment de l’indépendance n’appartenait plus aux Malgaches, la main de la France n’allait plus se relâcher. En 1975, Didier Ratsiraka incarna l’espoir d’une véritable indépendance. L’île sortit de la zone franc CFA, hors de l’influence française, malgachisa l’enseignement, l’économie, la culture. 1947 devint le symbole de la résistance contre le colonialisme et bientôt le symbole contre « l’impérialisme », la mémoire devint idéologie, mais d’enseignement sur l’histoire réelle, il n’y en eut pas. Les régimes se sont succédé, indécis face à la tutelle française. Après la colonisation, le néocolonialisme. Après le néocolonialisme, la Françafrique. Tout cela sous le terreau de la corruption. Et aujourd’hui, les fantômes de 1947 reviennent nous hanter. 2009, des centaines de morts pour déloger du pouvoir un président, Marc Ravalomanana, qui n’a pas fait l’unanimité tout au long de son mandat ; en arrière-plan, toujours nos rapports avec la France. Ravalomanana est connu pour avoir voulu s’affranchir de l’influence française, mais aussi pour avoir tout monopolisé… Nos paradoxes sont ainsi, un président qui ose enfin dire non à la France mais qui oublie une bonne partie des Malgaches. Une autre génération arrive au pouvoir, Andry Rajoelina, qui court aussitôt dans le giron français pour tenter de légitimer et de consolider un pouvoir transitoire qu’il ne veut pas lâcher… Soixantequatre ans plus tard, qu’avons-nous fait de ce rêve des insurgés de 1947 ? Écrire 47 sur corps et voix m’est vital pour interroger ce présent, pour envisager un futur dépassant les clivages de l’île, pour comprendre ces crises cycliques. Comment représenter un traumatisme quand l’ignorance des événements est le lot d’une large partie des élites et des politiques ? Et hors de l’île, comment représenter un traumatisme quand les codes de représentation sont brouillés ? L’homme que je suis peut-il se poser comme simple être humain et dire son histoire ? Au sein de l’île, parler de 1947 sans prendre parti ? Hors de l’île, dire la plaie du colonialisme sans qu’on ait à m’accuser de concurrence victimaire ? De quels agresseurs parlons-nous aujourd’hui ? Les miens ? Les puissances occidentales ? Ce monde global ? Ce monde n’est pas cloisonné, les murs ne sont que ce qu’ils sont, mouroir du regard et des espérances et non fin de l’espace, car derrière, il y a toujours la vie, une vie qui se joue, des vies qui se déroulent, debout, malgré tout. Trouver réponse à tant de déni. Je me remémore les paroles des témoins que j’ai rencontrés. Paroles souvent de pardon, voilà ce qui était arrivé, ce n’était pas tous les Français, c’était quelques Français, de Félix Robson, un vieil homme au regard incroyablement apaisé, à la voix qui tremble toujours à l’évocation de l’intolérable survenu. Ainsi, j’ai fait appel à Pierrot Men, grand photographe malgache, pour m’accompagner dans cette démarche : entendre les insurgés encore vivants, insurgés pour toujours car leurs paroles n’ayant pas été reconnues ; opprimés à jamais car leurs mémoires n’ayant pas été réellement honorées. Ainsi, voici le temps des insurgés, portraits…

 Raharimanana, né en 1967 à Antananarivo, est de ces écrivains hantés par la mémoire. Pour avoir vécu dans un pays traversé par la violence et la pauvreté, s’être exilé en France avant de retourner en 2002 dans un enfer désormais total, où son père est arrêté et torturé par le nouveau pouvoir, Raharimanana est marqué à vif par une géographie magique-maléfi que, l’histoire et la mythologie malgache, l’histoire et la tradition familiale.

RAHARIMANANA, écrivain



 

02/02/2020

VII FESTIVAL VIDÉO du "CLUB VIDÉO ÉNERGIES

 

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26/01/2020

CINE-DEBAT CONTACT AVEC LES REQUINS

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